Le syndrome du canal carpien : causes, traitements et prévention

Le syndrome du canal carpien survient lorsque le nerf médian est comprimé à l’intérieur du canal osseux et ligamentaire du poignet. Initialement, les personnes atteintes ressentent des engourdissements et des fourmillements dans les doigts, surtout la nuit. Dans les cas plus avancés, la compression nerveuse affecte les fibres motrices. Mais d’où vient réellement ce mal insidieux ?

Quels sont les traitements vraiment adaptés pour soulager la douleur ? Mieux encore, comment prévenir efficacement cette condition invalidante avant qu’il ne soit tard ? Voici tout ce qu’il faut savoir à ce propos.

Les principales causes du canal carpien

Le syndrome du canal carpien est une maladie qui trouve ses racines dans des causes profondes.

Les mouvements répétitifs et les postures prolongées

L’une des causes principales du syndrome du canal carpien est l’impact des mouvements répétitifs et des postures prolongées. Les activités sollicitant de manière continue les tendons fléchisseurs des doigts, notamment les travaux manuels précis, provoquent une inflammation progressive.

Cette inflammation augmente la pression à l’intérieur du canal carpien et rétrécit l’espace disponible pour le nerf médian. Les postures prolongées, notamment lorsque le poignet reste fléchi ou en extension pendant une longue durée, accentuent ce phénomène de compression.

L’absence de phases de relâchement musculaire aggrave encore la tension exercée sur les tissus environnants. Et ici, vous pouvez découvrir la définition du syndrome du canal carpien.

Les maladies favorisant la compression du nerf médian

En dehors des mouvements répétitifs et des postures prolongées, certaines affections systémiques créent des conditions internes propices à l’inflammation des tissus. Le diabète, par exemple, altère la microcirculation et fragilise les nerfs périphériques, ce qui rend le nerf médian plus sensible à la pression.

L’arthrose du poignet provoque, quant à elle, des déformations osseuses ou des excroissances articulaires susceptibles de réduire l’espace du canal. Les inflammations liées à la polyarthrite rhumatoïde entraînent un épaississement des gaines tendineuses, ce qui augmente la pression sur le nerf médian.

De même, les maladies rénales peuvent provoquer une rétention hydrosodée aggravant la congestion locale du poignet. L’ensemble de ces conditions médicales, bien qu’indirectes, crée un environnement anatomique propice à la compression nerveuse.

Les facteurs hormonaux et métaboliques

Les variations hormonales jouent aussi un rôle déterminant dans l’apparition du syndrome du canal carpien. Durant la grossesse, la ménopause ou certaines phases du cycle menstruel, la rétention d’eau et l’œdème des tissus augmentent la pression à l’intérieur du canal. Cette compression transitoire du nerf médian s’explique par la dilatation des tissus mous et la modification de leur élasticité.

Par ailleurs, les troubles métaboliques tels que l’obésité et les déséquilibres lipidiques accentuent la pression interne. L’excès de tissu adipeux, en particulier dans les zones périphériques, contribue à réduire l’espace disponible pour les structures nerveuses.

Le métabolisme ralenti, observé dans certaines carences hormonales comme l’hypothyroïdie, favorise également l’accumulation de liquide interstitiel. Ces phénomènes combinés créent une compression diffuse et persistante du nerf médian.

Les traitements sans chirurgie

Le syndrome du canal carpien peut être traité tout naturellement, sans chirurgie.

Le port d’une attelle ou d’une orthèse

La meilleure de toutes les solutions pour soulager le syndrome du canal carpien est le port d’une attelle ou d’une orthèse. Il s’agit d’un dispositif médical conçu pour immobiliser l’articulation dans une position neutre. Elle limite la flexion et l’extension du poignet, ce qui réduit ainsi la pression exercée sur le nerf médian.

En maintenant le poignet droit, l’attelle permet aux tendons fléchisseurs de glisser plus librement dans le canal carpien. Portée sur une période définie, elle permet d’obtenir un soulagement significatif, notamment dans les formes légères à modérées du syndrome. Son utilisation nocturne s’avère particulièrement efficace, car les positions involontaires adoptées pendant le sommeil accentuent souvent les symptômes.

Les séances de kinésithérapie et d’étirements ciblés

Au nombre des solutions de traitement idéales du syndrome du canal carpien, figure bien sûr la kinésithérapie. Elle propose une approche de rééducation qui inclut :

  • Des massages ;
  • Des mobilisations ;
  • Des exercices d’étirement pour le poignet, la main et le bras.

En effet, les étirements ciblés et les techniques de glissement nerveux visent à améliorer la souplesse des tissus et à diminuer l’irritation mécanique du nerf médian sur son trajet. Le kinésithérapeute guide l’exécution des mouvements pour aider à retrouver une meilleure amplitude articulaire et, à terme, une force musculaire si celle-ci a été affectée. Ces séances ont pour but de corriger les déséquilibres et d’enseigner des pratiques d’autogestion pour préserver la fonctionnalité du membre.

Les infiltrations de corticoïdes

L’infiltration de corticoïdes consiste en l’injection d’un anti-inflammatoire puissant, un dérivé de la cortisone, directement dans le canal carpien, au plus près du nerf médian. L’objectif est de réduire l’inflammation et le gonflement des gaines tendineuses autour du nerf. Ce qui augmente l’espace disponible à l’intérieur du canal et diminue la pression sur le nerf.

En fait, il faut dire que le corticoïde agit localement en freinant la réaction inflammatoire et en limitant la production de liquide interstitiel. Cette action entraîne un soulagement quasi immédiat des douleurs et des fourmillements. Cependant, l’effet reste temporaire, car il ne corrige pas la cause mécanique de la compression. L’idéal serait tout simplement de prévenir plutôt que de guérir.

Les solutions de prévention qui fonctionnent

Le syndrome du canal carpien n’est pas mortel, mais peut devenir très handicapant pour la fonction de la main. Pour cela, il va falloir prendre le taureau par les cornes.

L’adoption de bonnes postures au travail

Pour prévenir cette maladie, la première astuce est d’adopter de bonnes postures au travail. Vous devez veiller à ce que vos poignets restent droits et alignés avec vos avant-bras lorsque vous utilisez votre clavier et votre souris. Évitez de plier vos poignets vers le haut ou vers le bas, ou de les poser sur une surface dure.

En plus, positionnez votre siège et votre bureau de manière à ce que vos coudes forment un angle d’environ 90 degrés. Cela va permettre à vos mains de reposer naturellement et protéger ainsi efficacement les tendons fléchisseurs.

Des pauses et des étirements réguliers

L’autre astuce bien efficace contre le syndrome du canal carpien est de prendre des pauses régulières. Vous ne devez pas rester dans la même position de travail plus d’une heure sans interruption. Toutes les 30 à 60 minutes, accordez-vous de courtes pauses actives pour soulager la tension.

Profitez-en pour pratiquer des étirements doux et ciblés : secouez doucement vos mains, faites des rotations lentes des poignets dans les deux sens, ou tendez vos bras devant vous en fléchissant la main vers le sol puis vers le plafond, en maintenant la position quelques secondes.

L’aménagement ergonomique de l’espace de travail

Enfin, il vous faut un environnement de travail bien conçu. Vous devriez vous équiper d’un clavier ergonomique plat ou incliné vers le bas et d’une souris qui s’adapte parfaitement à la taille de votre main.

De plus, procurez-vous un repose-poignet en gel, non pas pour écrire, mais pour vous servir de soutien pendant les moments de repos entre les frappes. Enfin, assurez-vous que l’écran soit à la bonne hauteur pour éviter une mauvaise posture du cou et des épaules.

Ainsi, vous mettez toutes les chances à vos côtés pour éviter le fameux syndrome du canal carpien.